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15: 6 février 2014 : Antifascism is Anticapitalism, Antisexism, Antiracism

L’extrême droite connaît aujourd’hui un regain d’activité. A Tours, comme ailleurs en France, comme dans de nombreux pays d’Europe, néofascistes et réactionnaires cherchent à occuper la rue, les médias et les esprits, distillant leur haine de toute différence et leur mépris des idéaux de liberté et d’égalité. Et nous,  qu’est-ce qu’on attend pour riposter ?

Ça s’en va et ça revient… comme une vague réactionnaire

Ce 6 février 2014 marque le 80ème anniversaire d’une émeute d’extrême droite, menée par 30 000 membres des ligues fascistes et monarchistes contre un gouvernement de centre-gauche. Comme en écho, fin janvier 2014 20 000 fachos ont investi la rue parisienne le temps d’un « jour de colère » qui leur a permis de déverser publiquement leur haine, en vrac, des femmes, des juifs, des étrangers, des homosexuels, et bien sûr de tout mouvement progressiste, avant de défouler leurs frustrations sur les forces de l’ordre qu’ils sont pourtant les premiers à applaudir à chaque bavure policière.

Evidemment, 2014 n’est pas 1934.

La société a changé – personne d’origine maghrébine ou africaine dans les rangs des fascistes de 1934… Le système économique a évolué – avec la mondialisation du capitalisme,  les délocalisations, le chômage de masse qui favorise l’individualisme et entrave les luttes collectives. Et il n’existe plus de régimes officiellement fascistes – juste autoritaires de droite, comme la Russie de Poutine ou l’Iran des ayatollahs, nouveaux modèles et partenaires de nos fascisants contemporains.

Et pourtant, il existe quelques analogies troublantes. A chaque fois, une crise économique, provoquée par le capitalisme, entraîne une crise sociale si profonde que les repères sociopolitiques habituels semblent dépassés. La gauche est atone,  divisée, enfermée dans ses querelles d’appareils et hésitante sur ses perspectives. La droite, incapable  de reconnaître la réalité de la crise capitaliste,  est plus vide que jamais. Conséquence, elle se met à la remorque de l’extrême droite, dont elle  « comprend » et « excuse » les violences et les paroles de haine, quand elle ne les justifie pas au nom des rares changements sociaux acquis de haute lutte par les mouvements progressistes – comme, aujourd’hui, la remise en question des stéréotypes et des inégalités de genre concernant le mariage ou l’éducation des enfants.

L’extrême droite, ou la restauration de tous les privilèges

Comme toujours, l’extrême droite défend les privilèges et les hiérarchies sociales contre tout changement égalitaire. D’où leur refus de l’égalité des droits, qu’incarne leur mobilisation actuelle contre toute remise en cause des hiérarchies et des normes de genre (contre le mariage des homosexuels, contre le droit à l’IVG, contre l’apprentissage de l’esprit critique envers les stéréotypes sexuels, etc.). D’où aussi leur rejet de tout contrôle public sur l’économie, camouflé en pseudo « fronde fiscale » et en défense des « petits entrepreneurs », avec le noyautage des « bonnets rouges » qui fait le jeu des groupes de pression patronaux. Comme toujours, le développement de l’extrême droite mène à la multiplication des violences. Violence verbale (homophobie de la Manif pour tous, antisémitisme de Dieudonné, islamophobie des Identitaires et du FN), violence symbolique (prières de rue intégristes, dégradations de locaux), mais aussi violence physique, en manifestations ou lors d’attaques de leurs opposants – jusqu’à assassiner un jeune militant étudiant en juin 2013. A Tours, notre centre ville est le terrain de jeu des néofascistes, qui grâce à la complaisance de la police multiplient les provocations racistes et antisémites, ainsi que les agressions contre des militants progressistes ou contre de simples quidams dont la tête ou le look ne leur revient pas.

By any means necessary

Face à cette situation, il est nécessaire que la lutte antifasciste s’organise et mobilise l’ensemble des forces progressistes déterminées à enrayer la montée de l’extrême droite et ses instrumentalisations politiciennes par les partisans du statu quo. L’histoire a amplement démontré que se voiler la face ou composer avec l’extrême droite, c’est faire son jeu et favoriser sa progression. Seule une opposition franche et déterminée est susceptible d’endiguer et de refouler la vague fascisante – qu’elle soit bleu marine ou brune. La lutte antifasciste ne se réduit pas à contrer les actions ou les militants d’extrême droite, par l’occupation de la rue, la confrontation frontale ou la diffusion d’informations. C’est aussi et surtout détruire les conditions sociales, économiques, culturelles, politiques qui lui permettent d’exister et de se développer. C’est lutter contre l’économie capitaliste, qui, avec son cortège de chômage, d’inégalités et d’injustices, divise une population aux abois et monte les uns contre les autres dans une course absurde à la réussite qui détruit nos vies en même temps que la planète. C’est lutter contre les normes sociales, sexuelles ou ethniques inégalitaires, qui exposent les minorités à la discrimination et à l’exclusion face au travail, au logement, ou dans tout autre secteur de leur existence. C’est lutter contre les abus d’autorité et les dénis de démocratie, en rappelant aux institutions publiques que le véritable pouvoir, que le seul pouvoir légitime, c’est celui du peuple, qui doit s’exercer dans l’intérêt et selon la volonté du peuple.

La lutte antifasciste est l’affaire de tous et de toutes.

Elle se mène partout : au quotidien, dans la confrontation avec l’extrême droite, mais surtout dans les luttes sociales, et par les luttes sociales. Parce qu’il exige de transformer la société et de détruire les racines sociales, économiques et culturelles qui font le lit de la xénophobie et de l’autoritarisme, l’antifascisme est un combat solidaire de tous les combats menés pour faire avancer la liberté et l’égalité.

Pas de quartiers pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers ! Pour la liberté et l’égalité de tous et toutes !

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1: Lundi 11 novembre 2013 17h30 Place Jean Jaurès, Marche antifasciste : Alerta Antifascista !

Le lundi 11 novembre 2013, l’organisation néo-fasciste « Vox Populi » organise sa 4è « Marche de la fierté tourangelle » dans les rues de Tours. Une fois encore, notre ville sera occupée par un rassemblement de la droite la plus dure, mêlant crânes rasés et bourgeoisie réactionnaire, références catholiques et rites païens, sous forme d’une marche aux flambeaux à l’esthétique directement inspirée des défilés nazis. Au fil des années, cette parade est devenue un rendez-vous de l’extrême droite fascisante et identitaire française, attirant de soi-disant « fiers tourangeaux » venus pour l’occasion de tous les coins de l’Hexagone pour clamer leur seul véritable point commun : la haine de la différence, le mépris de la liberté et le refus de l’égalité entre les êtres humains.

Face à l’inertie des pouvoirs publics, face à la montée et à l’implantation de l’extrême droite, il est temps de se mobiliser pour rappeler que se voiler la face et calmer le jeu a toujours favorisé l’extrême droite, qui en a toujours profité pour multiplier les provocations et banaliser sa présence et ses idées auprès de la population. Face aux munichois, aujourd’hui comme hier, seule une opposition franche et déterminée est susceptible de faire barrage à l’extrême droite. Face à la montée de l’extrême droite, à l’heure où sont avérés les rapprochements entre groupuscules fascisants tels que Vox Populi et le soi-disant « respectable » Front national, il est temps de réagir, et de commencer à construire un mouvement antifasciste regroupant toutes les forces progressistes déterminées à enrayer la montée de l’extrême droite. Un mouvement de lutte, pour s’opposer directement à ses actions, et surtout pour transformer la société et détruire les racines sociales, économiques ou culturelles de la xénophobie, du nationalisme et de l’autoritarisme.

Tours est et restera antifasciste ! Pas de quartiers pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers ! Pour une société égalitaire et solidaire !

Tours est devenue une ville symbole de la résurrection de l’extrême droite française : comme le titrait un quotidien national, nous vivons dans « une ville occupée par l’extrême droite ». Depuis quelques années, son activité locale s’est multipliée : congrès du FN où Marine Le Pen a hérité de l’entreprise politique familiale ; défilés néo-fascistes réguliers, encadrés par les autorités publiques ; manifestations provocatrices contre les Gay Prides, protégées par les forces de l’ordre ; rassemblements des « veilleurs» anti-mariage pour tous, là encore sous la protection complaisante de la police, qui plus est sur la place Jean Jaurès – un Jaurès socialiste, laïque et internationaliste, qui a dû frémir dans sa tombe sous l’injure faite à sa mémoire !

L’impunité de l’extrême droite tourangelle est aujourd’hui totale : en témoignent les nombreuses agressions qui ont visé des locaux et des militants de gauche ces deux dernières années. Sans, bien sûr, que les agresseurs ne soient inquiétés par la police ou la justice, même lorsqu’ils étaient publiquement connus pour leur militantisme d’extrême droite. Les institutions publiques, Mairie, Préfecture, et même Université, font le choix de ne pas s’opposer à la montée insidieuse de l’extrême droite et acceptent sans sourciller que celle-ci déverse ouvertement dans nos rues et sur nos murs ses idées de haine et d’exclusion.

Contre l’impunité de l’extrême droite

Ce collectif n’a pas pour but de créer une énième organisation politique, mais de rassembler* des syndicalistes, des militant-es politiques, associatifs, mais aussi des individu-es ; autour de ces valeurs et du refus de la société que nous proposent les organisations d’extrême droite. Nos moyens d’action seront divers et variés, selon ce qui nous semblera le plus pertinent sur le moment : manifestations, théâtre, tractages, collages d’affiches, évènements festifs, projections, débats, expositions… Notre imagination sera notre seule barrière. Nous vous invitons à nous rejoindre, nous avons besoin de vous pour apporter votre pierre à notre édifice. Afin de combattre l’extrême droite, nous avons décidé de nous constituer en collectif antifasciste.

* AL37,  Les Amis de Demain Le Grand Soir, MJCF37,  NPA37, Solidaires 37SUD PTT37, SUD Rail Tours, SUD Etudiants & individu-es

http://tours-antifa.samizdat.net cat@riseup.net

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0: Qui sommes nous ?

Collectif Antifasciste Tourangeau :

Qui sommes nous ?

Septembre 2013

Depuis quelques temps à Tours comme ailleurs en France, nous constatons une montée de l'extrême droite et de ses idées.

Nous voyons une banalisation des idées racistes, de l'homophobie, du sexisme.
L'extrême droite propose, pour résoudre la crise économique et sociale, non pas de lutter contre les inégalités et d'unir les travailleurs et les travailleuses face à leurs exploiteurs, mais plutôt de diviser la population sur des critères de religion, d'orientation sexuelle, de sexe ou d'origine géographique.

Les utopies sociales font place à un idéal de société où les travailleurs et travailleuses seraient soumis-es à un patron, à l'État, à leur mari ; une société où le patriotisme remplacerait la solidarité.

Nos rues sont occupées par des marches au flambeau, à la manière des défilés fascistes des années 1930. Nos télés et journaux sont envahies de discours haineux. Des gens se font agresser, défigurer, parfois même tuer, pour leur couleur de peau, leurs idées politiques.

Tout cela nous donne une idée de ce à quoi ressemblerait notre société si l'extrême droite prenait le pouvoir.

Face à cela, nous ne pouvons rester sans réagir. Nous devons réaffirmer notre idéal, celui d'une société égalitaire, où chacun-e aurait les moyens matériels de vivre décemment, d'avoir un logement. Une société de liberté, liberté d'aimer, de circuler. Une société riche de ses différences. Une société où les humain-es ne seraient plus exploité-es.

Afin de combattre l'extrême droite, et de diffuser cet idéal de société, nous avons décidé de nous constituer en collectif antifasciste.
Ce collectif n'a pas pour but de créer une énième organisation politique, mais de rassembler des syndicalistes, des militant-es politiques, associatifs, mais aussi des individu-es ; autour de ces valeurs et du refus de la société que nous proposent les organisations d'extrême droite.
Nos moyens d'action seront divers et variés, selon ce qui nous semblera le plus pertinent sur le moment : manifestations, théâtre, tractages, collages d'affiches, évènements festifs, projections, débats, expositions… Notre imagination sera notre seule barrière.

Nous vous invitons à nous rejoindre, nous avons besoin de vous pour apporter votre pierre à notre édifice.

Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos !

Alerta, alerta, antifascista ! Siamo tutti antifascisti ! Antifa heisst Angriff !

cat@riseup.net

https://www.facebook.com/pages/Collectif-Antifasciste-Tourangeau/435311743255961

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