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136: Le Centre LGBT exclu de la cérémonie officielle de la journée nationale des victimes et des héros de la déportation.

Comme l’indique le communiqué de presse, malgré leur demande répétée, le Centre LGBT Touraine a été à nouveau exclu par le préfet d’Indre-et-Loire :

Depuis 1954, la République Française rend hommage, chaque dernier dimanche d’avril, aux victimes et héros de la déportation pour que la cruauté du nazisme, à laquelle participa le régime de Vichy, ne se reproduise plus jamais.

La journée nationale des victimes et des héros de la déportation se souvient de tous les déportés, quel que soit le motif de leur persécution et la couleur de leur étoile ou de leur triangle. Elle se souvient donc aussi des homosexuels, dont la déportation en France fut reconnue à plusieurs reprises par l’Etat français : tout d’abord, par la voix de Jacques Chirac en 2005, puis par la remise de la Légion d’Honneur à Rudolf Brazda, dernier des Triangles Roses, décédé en 2011. 

                À Tours, depuis la création du Centre LGBT de Touraine il y a 10 ans, nous nous battons pour être officiellement intégrés à la cérémonie et au dépôt de gerbe commune au même titre que les autres associations mémorielles. Jusqu’à maintenant celles-ci ont toujours refusé notre présence, niant notamment la déportation pour motif d’homosexualité en France. 

                Aujourd’hui, après de nombreux échanges, notre légitimé à y participer est reconnue par la majorité de ces associations et nous avons reçu des soutiens multiples dont ceux de M. Babary, Maire de Tours, des représentants de l’éducation nationale ou encore du délégué au Défenseur des Droits.

                Pourtant cette année encore, le Préfet d’Indre-et-Loire, seul décisionnaire, nous a fait savoir que nous ne serions pas invités officiellement mais que nous pourrions, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, déposer une gerbe en marge de la cérémonie officielle. Sous la pression d’une association mémorielle ayant menacé de boycotter l’évènement si nous y étions associé

(…)

L’association en question est la FNDIR-UNADIF : Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance – Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de Disparus. Et ce n’est ni une surprise, ni une première : en pleine polémique Vaneste, la très droitière association avait envoyé le 24 février 2012, un communiqué de presse « Déportation et homosexualité » :

À la question d’un journaliste, Monsieur Vanneste, député du Nord, a en effet déclaré qu’à l’exception de l’Alsace – Lorraine, alors annexées par le IIIème Reich et donc soumises au droit allemand, aucune déportation, pour homosexualité, n’a été opérée à partir du territoire français.

Cette affirmation est rigoureusement exacte. La FNDIR, qui regroupe les survivants de la déportation résistante s’élève contre une polémique qui n’a d’autre raison d’être que de magnifier la cause de l’homosexualité qui devrait rester une affaire strictement individuelle. Elle condamne avec force l’exploitation que certains voudraient en faire au regard d’un événement qui restera une monstruosité de l’Histoire des hommes.

Or les archives parlent, Mickaël Bertrand chercheur depuis 2007 sur la déportation des homosexuel-les et enseignant dans le secondaire montre qu’il y a eu au moins 7 arrestations en zone occupée et une à un endroit indéterminé (chiffre 2012). Par ailleurs, l’homosexualité n’étant pas un crime (donc pas de déportation), c’est précisément sous cette seule infraction pénale de crime qu’un certain nombre d’homosexuel-les ont été arrêté-es et déporté-es : être communiste et/ou juif-ve et/ou « résistant-e » et/ou asocial etc . Il est donc impossible de chiffrer le nombre d’homosexuel-les (comme de francs-maçons) réellement déporté-es et ce chiffre ne sera jamais connu précisément ni même estimé.

Par contre le refus (non assumé) de la FNDIR-UNADIF dans le contexte actuel, en particulier local de la réémergence d’une extrême droite radicale structurée depuis le début de l’année est un élément de plus justifiant l’action du Collectif Antifasciste Tourangeau : si tu as été victime ou témoin d’acte homo/lesbo/transphobe, tiens nous informés !

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47: Dimanche 27 avril 2014 : Journée nationale du souvenir de la Déportation

Journée du souvenir, dimanche 27 avril, placée sous l’égide du comité d’entente et organisée par l’association des Déportés. Rassemblement à l’espace Pouchkine, près du théâtre Beaumarchais, à 11h; dépôt de gerbes à la stèle du Général-De-Gaulle et au monument aux morts ;  salle des fêtes :  discours.

L’exposition sera visible le dimanche 27 avril, salle des fêtes. Entrée libre.  
Association des Déportés Amboise : 0247574595
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FN : l’original et la copie

http://www.lyceechaptal.fr/telechargement/Concours_de_la_Resistance_2010/Pour_01-03-2010/Cederom_la_Resistance_en_Lozere/_xml/fiches/17671.htm
( … )

Au cours des mois suivants, les structures de ce mouvement (qui n’a rien à voir avec celui, actuel, qui a usurpé son titre) se mettent en place et il crée son organisation armée, les Francs-tireurs et partisans français (FTPF). En 1943, il fait partie des organisations adhérant au Conseil national de la Résistance (CNR).

En Touraine, un de ses premiers responsables est René Lepape (1). D’autres résistants en assurent ensuite la direction et nombreux sont celles et ceux qui paieront de leur vie leur engagement. Après la Libération, le Front national poursuit une intense activité, et ceci jusqu’en 1948, qui consiste à maintenir l’unité des résistants et à appliquer le programme du CNR. Ses responsables siègent au Comité départemental de Libération (CDL) de Tours, tel André Brohée qui en est le secrétaire général. Il édite un hebdomadaire, Tours National, diffusé à 6000 exemplaires et dont Jean Guillon est longtemps le directeur. Le Front national tourangeau, dont le siège est 12, rue Auguste Comte, puis 37, rue de Boisdenier, à Tours, compte jusqu’à 10.000 adhérents parmi lesquels de nombreux non-communistes. Lors de son premier congrès départemental, le 25 février 1945, les 120 délégués “affirment que l’anéantissement définitif du fascisme par la victoire militaire sur l’armée allemande est la première condition de la Renaissance française […] affirment la nécessité du rétablissement intégral de la légalité républicaine dans la pleine application des principes démocratiques […]” Nombre de réunions, de congrès et de meetings seront organisés ensuite. Ajoutons qu’aux élections municipales d’avril 1945, des listes Front national ont des élus dans plusieurs communes du département.  

(1) Hommage à René LE PAPE fusillé par les nazis le 21 septembre 1942

http://www.sourdaine.org/13_RP.htm  
Fiche de police (Recto)
Fiche de police (Verso)
Fiche de police des services français
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19: Les émissions de Polemix et La Voix Off sur la seconde guerre mondiale en Touraine

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