Vous avez fait probablement fait connaissance avec Robert de Prévoisin et l’Alliance Royale dans l’article précédent. Voyons au delà de l’aspect un peu suranné sinon folklorique du militant politique l’idéologie développée par l’Alliance Royale à travers le blog de la Délégation Territoriale Touraine dont le contributeur principal semble être Robert de Prévoisin. Ce blog quoique récent (16/08/12) comprend des centaines d’articles : presque deux ans après son ouverture, faisons une rapide analyse.
Une concurrence rude à l’extrême droite
Les royalistes ne se considèrent pas d’extrême droite mais contre-révolutionnaire (comme le Renouveau Français) si bien qu’ils sont souvent en opposition avec l’extrême dDroite traditionnelle vécue comme « moderniste » car supposée républicaine ! Ainsi le Front National est une cible de premier choix, surtout depuis l’arrivée de Marine Le Pen…
Le FN : pourquoi tant de haine ?
Depuis le départ des catholiques traditionnalistes autour de Bernard (Romain Marie) Antony en 2006, le FN n’est plus en odeur de « sainteté » et le blog le prouve à de multiples reprises. Tout d’abord l’absence de consigne lors des Manifs Pour Tous stupéfait les royalistes :
De plus le FN est perçu sans aucune nuance sous le prisme de la « dédiabolisation » voulu par Marine Le Pen (elle est souvent en vignette d’illustration des articles). Le FN est donc devenu républicain et s’inscrit dans la logique des partis alors qu’il s’agit pourtant d’une stratégie ultra-médiatique ne résistant pas très longtemps aux faits (exclusions permanentes de néofascistes et néonazis et la présence encombrante de Jean Marie Le Pen) :
Dans ces conditions, le FN – amalgamé à l’UMPS – est exclu de l’extrême droite, les militant-es d’extrême droite qui s’y trouvent encore sont vus comme isolé-es, sans pouvoir et sans avenir voire des idiots utiles du « Système » :
Seul Jean Marie Le Pen semble avoir encore un peu de crédit auprès des royalistes, Bruno Golnisch étant tout simplement ignoré :
L’unité de l’Extrême Droite : un vieux fantasme revisité.
Le Parti des Forces Nouvelles et le Front National sont les deux derniers rejetons d’un vieux fantasme à l’Extrême Droite : l’unité. Ce fantasme plus que centenaire n’a jamais été retenté depuis les années 1970, les royalistes peuvent donc au mieux se consoler en se prévalant d’un état d’esprit incarné notamment par le Printemps Français (et sa présidente : Béatrice Bourges is the most dangerous woman in France titre The Independant ) et le Jour de Colère : deux structures aujourd’hui en sommeil, moins d’un an après leur création…
Et les autres chapelles royalistes ?
S’il y a des royalistes, il y a aussi des royalismes. Concurrence entre branches d’une même famille, concurrence entre familles (Bourbons contre Orléanistes), concurrence entre organisations, le royalisme est tantôt un combat avec et tantôt contre les autres, suivant les circonstances. Et les rapports avec l’Action Française (AF) sont souvent tendus pour l’Alliance Royale (AR), dernière arrivée dans la galaxie royaliste, encore plus tendus depuis que l’AR se présente aux élections (qui plus est… présidentielles ! ). L’AR fait donc profil bas et essaye de « draguer » les militant-es de l’AF en relayant les principales actions et prises de positions de l’AF :
Cette sympathie développée à l’endroit de l’AF permet de resusciter un vieux fantasme post napoléonien : l’unité des royalistes ! Parfois sous forme interrogative, parfois (très) affirmative :
Bref, le royalisme c’est pas pour maintenant !