C’est pour sa participation à la manifestation contre Jour De Colère le 06 avril que ce militant est convoqué au tribunal de police (sis dans l’enceinte du tribunal de Tours) le 9 septembre à 14h pour avoir « volontairement dégradé des effets vestimentaires et équipements de maintien de l’ordre de 6 fonctionnaires de police au préjudice du Ministère de l’Intérieur » et d’avoir « dissimulé son visage afin de ne pas être identifié dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre publique ».
Retour en arrière : 2012, l’extrême droite radicale en pleine déconfiture (dans le contexte de montée du FN) tente – à la suite et dans le contexte très favorable de la Manif Pour Tous – de se fédérer. C’est sous la bannière de Jour De Colère (Dies Irae) qu’une improbable coalition de toute l’extrême droite défile à Paris le 26 janvier 2013 : 17.000 à 18.000 militant-es soit la plus grosse manifestation depuis les années 1970 ! Grisés par leur succès, les organisateurs souhaitent rééditer l’exploit au départ dans chaque région et devant leur insuccès total, se limitent à 8 manifestations interrégionales dont une à Tours prévue le 6 avril. Le CAT lance alors une mobilisation dans la foulée du succès de la manifestation du 11 novembre 2013, les néofascistes dépités constatant qu’ils risquent d’être bien moins nombreux que nous décident alors d’annuler (en prétextant des menaces, ce qui a fait rire toute la blogosphère et les réseaux sociaux, y compris et en particulier dans leur propre camp) et de se replier à Nantes pour faire nombre (càd moins de 300 au total). Le CAT décide de maintenir la manifestation pour marquer le terrain : la rue appartient à celles et ceux qui y descendent !
Notre manifestation est un succès mais marque un nouvel épisode dans la répression des mouvements sociaux. Après notamment la manifestation pour le droit des femmes le 08 mars, c’est à notre tour de subir une pression policière bien plus forte que lors du 11 novembre précédent : déploiement visible et agressif de 8 BAC, de 2 fourgons, 3 voitures sans parler d’éventuels renforts… C’est devant le magasin vide de Pierre-Louis Mériguet que la provocation policière qui couvait depuis le début de la manifestation réussit : pour quelques oeufs de peinture verte, c’est un matraquage généralisé générant des ITT, 4 bombones de 500 ml qui sont utilisées sans parler des taseurs et flashball pointés à hauteur de visage à moins de 5 mètres en parfaite infraction des instructions d’utilisation, pourtant fort permissives (la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport de Notre Dames des Landes en étant la plus récente illustration). Les manifestant-es et passant-es ayant pris la moindre photo ou vidéo sont systématiquement désignés par l’officier et les policiers en tenue ou en civil (sans brassard) tentent en totale infraction avec les dispositions légales et réglementaires un contrôle d’identité avec saisie des cartes mémoires. Cet épisode violent aurait naturellement nécessité la saisine de l’IGPN mais le CAT tout comme les manifestant-es présent-es n’a évidemment aucune confiance dans les forces de l’ordre. La manifestation se poursuit et se disperse tranquillement sous la présence à peine allégée des forces de l’ordre…
Les suites ne tardent pas : Eric, responsable de l’Union Solidaires (adhérente au CAT) est convoqué quelques jours après au commissariat de Tours (audition repoussée au 15 mai) par le commissaire dirigeant le commissariat de Tours. Puis c’est le tour de notre camarade blésois d’être convoqué sur la base uniquement d’observations visuelles d’un seul fonctionnaire en tenue : pas un témoignage, pas une photo, pas une vidéo n’atteste qu’il ait été porteur du moindre oeufs de peinture. Pire, continuant dans la foulée de l’application ultra répressive de la Ioi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public et de sa circulaire, le policier conduisant l’audition remet à la fin de celle-ci, une convocation pour ce motif à notre camarade blésois alors que jusqu’à maintenant de simples rappels à la loi étaient de mise ! S’y ajoute la dégradation volontaire des tenues des fonctionnaires de police : des dégradations à… la peinture à l’eau ! C’est pourquoi il est important d’être nombreux ce 9 septembre à partir de 13h30 devant le Palais de justice afin de dénoncer cet énième déni de justice : si la seule décision que nous attendons est nécessairement la relaxe, celle-ci n’est pas acquise. Aussi les militant-es et organisations souhaitant soutenir financièrement ce camarade peuvent prendre contact avec le CAT.
Lire en complément Un militant antifasciste convoqué au tribunal suite à la manifestation du 6 avril et le témoignage de notre camarade Répression judiciaire suite à la manif antifasciste du 6 avril.