L’extrême droite française a connu ces derniers années des bouleversements qui ont changé sa physionomie. Dans le même temps, les représentations du mouvement nationaliste n’ont pas vraiment évolué dans l’opinion : or, pour la combattre efficacement, il est nécessaire de bien connaître l’extrême droite, à la fois dans son évolution récente et dans son état actuel, afin d’adapter la riposte antifasciste à la réalité. C’est pourquoi nous vous proposons, après un diaporama qui présente les grandes « familles » de l’extrême droite, de débattre avec nous sur les moyens les plus efficaces pour les combattre. Présenté par La Horde, site méchamment antifasciste.
A la création du CAT, l’extrême droite radicale était à son sommet : bien organisée et structurée, capable de médiatisables actions d’éclat comme de lâches coups bas.
Vox Populi focalisait l’attention et rayonnait au delà de la Touraine par l’intermédiaire de Pierre-Louis Mériguet. Deux dossiers qui ont été téléchargés plus d’une dizaine de milliers de fois avaient bien plus ou moins écornés la mouvance identitaire locale mais elle continuait à polariser l’extrême droite radicale et avait une influence jusqu’au FNJ. La ” traditionnelle ” marche de la fierté tourangelle le 11 novembre 2013 avait donc une symbolique importante en terme de rapport de force entre identitaires et FN en vue des municipales 2014 à Tours. Du côté du CAT, l’objectif était que ce soit la dernière et d’empêcher Pierre-Louis Mériguet d’être en position éligible (voire carrément d’être sur la liste FN). La suite vous la connaissez : bide monumental des néofascistes et réussite pour le CAT (au delà de ce que la Préfecture avait prévu) ; Pierre-Louis Mériguet privé d’élection municipale, tensions à Vox Populi jusqu’à sa dissolution en échange de quoi Mériguet adhéra au Front National… Reste une mouvance informelle violente autour des Loups Turons qui ont un réservoir de recrutement à travers les Turones 1951 (club de supporters du TFC), mouvance d’autant plus dangereuse qu’elle se retrouve sans chef charismatique ni objectif politique structurant…
A la suite du 11 novembre et dans la dynamique de la Manif Pour Tous s’est créé un éphémère Printemps Français, pseudopode identitaire censé rassembler toute l’extrême droite puis un peu plus tard et avec le même but, un Jour de colère 37 suite au succès parisien du 27 janvier 2014. La faiblesse de cette mouvance qui avait pourtant prévu de rassembler toute l’extrême droite du Grand Ouest le 06 avril à Tours (avec l’impression d’une affiche quadri à plusieurs milliers d’exemplaires) a conduit à l’annulation de cette manif et son repli sur Nantes, laissant le champ libre à la manif du CAT avec le même résultat que pour Vox Populi : l’effondrement de cette mouvance jusqu’à sa disparition (la page Facebook n’est plus mise à jour depuis le 1er juin). Reste la Manif Pour Tous qui n’a guère d’activité locale visible (mais manifestait ce dimanche à Paris) puisque ses collages et boitages se font de nuit ou tôt le matin et dont la composition actuelle est assez mal connue mais semble un lieu de convergence entre droite réactionnaire (3 adjoint-es à la mairie de Tours sont signataires de sa charte pour les municipales) et extrême droite en voie d’institutionnalisation comme l’a montré le rassemblement pour les Chrétiens d’Irak : à surveiller de (très) près !
Plus anedoctiquement, reste l’Alliance Royale que quasiment personne ne connaissait localement avant les deux articles parus sur ce blog tant l’Action Française semblait l’organisation royaliste unique et pourtant quasi inexistante en Touraine depuis 30 ans. Si l’Alliance Royale semble se développer un peu en dehors de la région Centre, cela reste à vitesse d’escargot et la moyenne d’âge de ses militant-es n’inspire guère d’inquiétude, ceci d’autant plus que cette organisation se vit en radicale opposition à toute l’extrême droite organisée allant considérer le FN comme des traitres vendus aux sionistes ! Si les épisodiques Journées de Retrait de l’Ecole organisée par l’anedoctique Dalila Hassan ont probablement aidé Frédéric Augis à se faire élire à la mairie de Joué-Les-Tours, elles ne semblent désormais n’être plus qu’un mauvais souvenir dans les écoles jocondiennes et n’ont pas permis de structurer une mouvance qui par exemple manifestait lors de l’interdiction du ” spectacle ” de Dieudonné… Du côté du Parti de la France de Carl Lang, aucun signe d’existence locale alors même que son dirigeant régional Jean Verdon (tête de liste aux européennes et aux régionales) est tourangeau. La Ligue du Centre (réseau Identité, scission du Bloc Identitaire) a elle son épicentre dans le Cher et semble n’en être jamais sortie (si l’on excepte sa tentative d’implantation ratée dans l’Indre).
Il y a un an, le FN ne présentait pas la même actualité qu’aujourd’hui. Affaibli par différentes scissions, manquant de cadres et recrutant dans son public traditionnel (forces de l’ordre, petits patrons et commerçants, exploitants agricoles… ), le FN semblait ne pas vraiment bénéficier de l’effet Marine Le Pen.
Entre temps, avec l’arrivée de Véronique Péan en tant que chargé de mission qui ne tarda pas à devenir secrétaire départementale, le FN se restructure. Finie les querelles internes, les mécontent-es sont prié-es de taire leurs critiques et marcher au pas de l’oie, et cela marche : ce ne sont pas quelques démissions de responsables de sections en mars 2013 qui ont empêché le renouveau du FN qui a occupé mensuellement notamment la Place Jean Jaurès à Tours et le marché d’Amboise ou encore le pavé à Joué-Lès-Tours. Ce qui s’est traduit par un succès électoral aux municipales jamais vu au XXIème siècle… Pour autant le FN reste avant tout une recette électorale plus qu’une organisation de terrain comme le démontre le banquet de cette rentrée 2014 : 80 participant-es à la moyenne d’âge élevée quand Jean Marie Le Pen a toujours rassemblé plus de 100 personnes lors de ces déplacements (le dernier le 16 septembre 2012). Les deux véritables faits notables sont le lancement du collectif Racine et l’intégration officielle de Pierre-Louis Mériguet qui est délégué au prochain congrès FN de Lyon les 29 et 30 novembre. Deux points de vigilance pour le CAT qui aura un oeil attentif sur le FN cette année !
A quelques jours de la « journée de retrait de l’école » qui avait lieu ce lundi 12 mai, le maire de Joué-lès-Tours a adressé aux parents d’élèves un courrier qui contredit ses déclarations précédentes concernant l’enseignement de « la théorie du genre » dans sa ville.
Dans un courrier daté du 14 mars, que nous avions publié ici, Frédéric Augis, alors candidat UMP aux élections municipales, déclarait que « la théorie du genre [était] présente dans les écoles jocondiennes », et qu’il serait « toujours un soutien pour les collectifs et les associations qui se battent contre ce genre de théories et autres abominations ».
Suite aux derniers évènements survenus au Groupe Scolaire Blotterie (rumeur sur la Théorie du Genre et rumeur d’atteinte à la dignité d’enfants), une réunion d’échange s’est tenue le mardi 15 avril 2014 au sein de la Maison Pour Tous à l’initiative des Parents d’Elèves élus de l’AIPE (Association Indépendante des Parents d’Elèves) de l’Ecole Blotterie.
Malgré l’heure tardive de cette rencontre, une trentaine de parents sont venus dialoguer autour des parents représentants d’élèves et ont ainsi pu exprimer leurs inquiétudes par rapport au cataclysme généré par ces rumeurs.
Pour rappel des faits, une enseignante de l’école maternelle a été accusée d’avoir demandé à un petit garçon et une petite fille de se déshabiller, de se toucher mutuellement les parties génitales et de s’embrasser. La famille de cette petite fille, abasourdie par l’implication de leur enfant dans cette affaire, ne s’était jusqu’à présent pas manifestée. C’est à cette rencontre que la maman a décidé de témoigner de la non-véracité des faits et des bouleversements engendrés dans leur famille (auditions, regards et suspicions à leur égard à l’école). Depuis le début des évènements, cette maman a enfin pu exprimer sa détresse face à cette situation et recevoir le soutien des parents présents.
Toute l’équipe AIPE tient à apporter son réconfort à cette famille et la remercie chaleureusement pour son courage et son témoignage ce soir-là. Les parents ont tenu à apporter leur soutien et solidarité aux enseignants et à l’école en général.
Tout le corps enseignant – et tout particulièrement la maitresse en question ainsi que la directrice – a été profondément affecté par toutes ses accusations infondées et diffamatrices. Cet échange a permis de clarifier la situation et renouveler la confiance générale accordée à l’ensemble du groupe scolaire Blotterie.
SUD Éducation 37 a été reçu lundi 14 avril par le Directeur académique des services de l’Education nationale, au sujet des attaques que profère l’associationJRE à l’encontre d’une de nos collègues et plus largement aux attaques contre l’Ecole publique et laïque.
M. le DASEN a confirmé le dépôt de plainte de la part de l’administration. La procédure est en cours.
Nous laissons l’optimisme à certains, car tout laisse penser que dans les années à venir ce genre d’attaques va se multiplier. Surtout lorsque des élus reconnaissent tenir des propos franchement anti-école publique et remettent en cause les principes de laïcité (quand ce n’est pas ceux de l’égalité fille/garçon).
Nous ne nous résoudrons pas à enterrer l’affaire, même si assurément le climat scolaire doit retrouver sa sérénité. Pour cela, comme nous l’avons précisé dans notre intervention orale devant 250 personnes, lundi 7, devant l’IA, il est toujours nécessaire de tisser des liens avec les parents, ce que les équipes font déjà largement.
Le nouveau maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, a reconnu auprès de La Nouvelle République être l’auteur du document dont avons publié des extraits le 7 avril. En revanche, il nie toujours être à l’origine du tract calomnieux. Voici l’intégralité de la lettre écrite par Augis, soi disant pour « rassurer » une responsable associative de la ville.
Comme nous le disions dans notre précédent article, qui reprenait le déroulement de l’affaire, le contenu de ce courrier a préparé le terrain à la rumeur lancée par le collectif d’extrême-droite « Journée de retrait de l’école » (JRE) qui a visé une enseignante de l’école Blotterie. Augis ment lorsqu’il écrit que « la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes », puisqu’il n’y a pas d’éducation au genre dans les écoles du département.
Frédéric Augis, nouveau maire de Joué-lès-Tours, a nié être impliqué dans la diffusion du tract ayant propagé l’idée que la « théorie du genre » était enseignée à l’école Blotterie. Pourtant, un document qui nous a été communiqué et qui porte sa signature va dans le même sens.
Le vendredi 28 mars, une vidéo vue des dizaines de milliers de fois et abondamment relayée par les réseaux d’extrême-droite accusait une enseignante de l’école Blotterie d’avoir organisé des attouchements entre enfants dans le cadre de l’enseignement de la supposée « théorie du genre » [1]. Or, juste avant la diffusion de cette vidéo, un tract portant le logo de la campagne de Frédéric Augis faisait circuler l’idée que la « théorie du genre » était enseignée à l’école Blotterie. Ce tract appelait à faire gagner la droite pour mettre fin à l’enseignement de la « théorie du genre » dans les écoles de la ville.
Texte SUD Education 37, Photo et [complément d’informations] CAT.
Plus de 250 personnes ce soir [sans compter la douzaine de policier en tenue ou en civil visibles]. Merci à tous. Nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à manifester leur soutien de manière individuelle et ou collective directement à la collègue incriminée par JRE : soutienmaitressejlt@gmail.com
On savait que JRE (Journée de Retrait de l’Ecole), était adepte des fausses rumeurs, de la théorie du complot et disposait du relais actif de toute la blogosphère d’extrême-droite afin d’affecter et d’infecter la société civile.
Lorsque ce collectif affirmait que la masturbation était inscrite dans les programmes scolaires de maternelle, a priori, nous pouvions en rire tant était absurde l’idée même. Mais nous aurions surtout dû nous mobiliser davantage, dénoncer et rechercher les finalités ainsi que les motivations de cette association.
Depuis peu, JRE cherche à déstabiliser par des moyens et des stratégies aussi ignobles que dévastatrices.
Les accusations graves et diffamatoires portées par le mouvement JRE à l’encontre d’une de nos collègues et de la directrice de l’école sont intolérables. Elles ont aussi jeté la suspicion sur tout le groupe scolaire Blotterie.
La diffusion d’une vidéo grotesque et mensongère, sur les réseaux sociaux, n’a pour seul et unique but que d’attaquer l’école publique et laïque que nous défendons tous.
C’est arrivé à l’école Blotterie ! Cependant, chacun doit avoir conscience que cela aurait pu arriver à n’importe lequel ou laquelle d’entre nous, dans la mesure où, la JRE, qui appelait à une nouvelle journée de retrait pour le lundi 31 mars, ne cherchait qu’à trouver un parent à manipuler.
Ces événements sont très graves et nous ne devons pas les minimiser. L’une des collègues diffamée est menacée de mort sur les réseaux sociaux et l’école publique et laïque est injuriée et bafouée.
Pour Sud Education 37, il est primordial de dénoncer cette rumeur et de manifester un soutien solidaire et sans faille à la collègue incriminée.
Il est également essentiel se mobiliser contre ce collectif et son action afin que ceci ne se reproduise plus et qu’aucun citoyen n’en soit plus jamais victime qu’il soit parent ou enseignant.
Dans cette affaire, comme dans toutes les affaires portant atteinte à l’intégrité morale de la personne, la seule manière de faire entendre une injustice est de communiquer sans céder à l’omerta sous prétexte qu’il ne faut pas « faire de vagues ».
N’oublions pas que le temps judiciaire est long et bien que ces accusations soient infondées, la calomnie reste.
C’est pourquoi nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à manifester leur soutien de manière individuelle et ou collective directement à la collègue incriminée par JRE :
soutienmaitressejlt@gmail.com
Nous interpellons l’ensemble des citoyens afin que cette affaire soit la dernière et que les réels buts et motivations de JRE soient mis en lumière et dénoncés.
L’Union syndicale Solidaires dénonce l’attaque grave et ignominieuse menée à l’encontre d’une enseignante en maternelle de Joué-lès-Tours dans l’Indre-et-Loire (37) par le groupuscule d’extrême droite « Journée de retrait de l’école » (JRE) qu’anime Farida Belghoul.
Dans une vidéo d’une dizaine de minutes publiée le samedi 29 mars par le site internet de cette officine, l’enseignante est publiquement accusée d’avoir procédé à des attouchements sexuels sur des enfants de sa classe de maternelle. Ce mensonge calomnieux, diffamant et grotesque est relayé par des commentaires haineux, appelant au lynchage et menaçant de mort notre collègue sur la plateforme You tube de diffusion de la vidéo. L’association de promotion de « Journées de retrait de l’école » (proche du groupe Égalité et réconciliation d’Alain Soral, qui se définit lui-même comme « national et socialiste ») s’est donnée pour combat imaginaire la dénonciation par tous les moyens d’une prétendue « théorie du genre »… s’attaquant aux principes laïques de l’Ecole notamment par le rejet de l’éducation à l’égalité entre filles et garçons.
Ce groupuscule avait visiblement ciblé cette école pour promouvoir une nouvelle journée de retrait des enfants des écoles qui avait été programmée le lundi 31 mars. Pour mémoire, à l‘occasion de la précédente journée de retrait, ce groupuscule avait affirmé que l’apprentissage de la masturbation était au programme de la maternelle !
C’est dans la plus pure tradition des groupes fascistes que la JRE utilise la diffamation et le mensonge pour appuyer son combat rétrograde et abuser des parents d’élèves.
L’Union syndicale Solidaires appelle les enseignant-es, les parents d’élève et tous les citoyens à soutenir l’équipe éducative de l’école Blotterie de Joué-lès-Tours diffamée par l’association « journée de retrait » en se rassemblant devant l’inspection académique de Tours (Rue E. Vaillant) à 17h30 ce lundi 7 avril.
L’Union syndicale Solidaires appuiera les démarches, y compris juridiques, que mettront en oeuvre nos collègues pour riposter à cette attaque ignoble. L’extrême droite est notre pire ennemie, nous ne la laisserons pas impunément agir, dans l’Éducation nationale comme ailleurs.