Archives du mot-clé Histoire

L’électorat FN dans les années 1980 à Tours

Jean Philippe Roy, Le Front National en région Centre 1984-1992, L’Harmattan, Collection Logiques Politiques, 1993, 368p.

Dans L’Indre-et-Loire, le rattachement de Jean Verdon à la famille « contre-révolutionnaire » correspond à des déterminants privés, familiaux mais pas forcément à ses options propres, et en tout cas, certainement pas à l’aspiration de son électorat tourangeau.

( … )

A Tours le FN fait systématiquement ses meilleurs scores dans le quartier « Presbendes » , majoritairement bourgeois, mais qui jouxte le quartier du « Sanitas » , composé d’Habitations à Loyers Modérés où la proportion d’immigrés est importante.

( … )

On a évoqué une éventuelle protestation bourgeoise mais un facteur spécifique joue aussi : la présence dans le quartier « Presbendes » de la résidence des époux Verdon. Il y a, sans doute, la proximité des leaders qui joue énormément. Elle détermine très directement les votes, puisque, dans son propre bureau de vote où elle était candidate FN aux cantonales 1985, Brigitte Gantier-Verdon, épouse de Jean Verdon, réalise 20%, soit 8 points de plus que l’ensemble du canton Tours sud.

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48: Janvier 1962 : arrestation d’un militant poujadiste rue Georges Courteline

A la fin du mois de janvier 1962, dans le cadre des opérations anti-OAS, Marcel Lucas, charcutier vivant rue Georges Courteline, à Tours, est arrêté. A son domicile, on a découvert des explosifs ainsi que des tracts OAS. Créée en 1961, l’Organisation de l’Armée Secrète veut conserver l’Algérie française, et sème la terreur tant en France qu’en Algérie ; ses attentats feront plus de 2 700 victimes.

  Lire la suite sur La Rotative.
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47: Dimanche 27 avril 2014 : Journée nationale du souvenir de la Déportation

Journée du souvenir, dimanche 27 avril, placée sous l’égide du comité d’entente et organisée par l’association des Déportés. Rassemblement à l’espace Pouchkine, près du théâtre Beaumarchais, à 11h; dépôt de gerbes à la stèle du Général-De-Gaulle et au monument aux morts ;  salle des fêtes :  discours.

L’exposition sera visible le dimanche 27 avril, salle des fêtes. Entrée libre.  
Association des Déportés Amboise : 0247574595
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26: Municipales 1983 : le tournant de Dreux

1983, le tournant de Dreux

Lors de l’élection partielle de Dreux, en septembre 1983, la liste du FN, représenté par Jean-Pierre Stirbois, réalise au premier tour 17 % des voix, le meilleur score jamais obtenu par un candidat FN, lui permettant d’accéder au second tour contre le candidat sortant de la gauche unie et contre le candidat de la liste RPR/UDF. Pour le second tour, la liste RPR/UDF incorpore quatre représentants du FN en place éligible, dont Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du parti. Cette alliance est contractée pour éviter une triangulaire qui limiterait fortement les chances de la droite dans une ville que Françoise Gaspard, au nom de l’Union de la gauche, avait remporté lors des élections de mars 1977. En mars 1983, elle avait été réélue mais l’élection avait été invalidée pour irrégularité du scrutin.

Lors du second tour, la liste RPR/UDF/FN menée par Jean Hieaux gagne l’élection.

Mis à part Bernard Stasi et Simone Veil, qui font part de leur désapprobation, les autres dirigeants de droite restent en retrait ou approuvent cette alliance locale au nom du contexte national (présence de quatre ministres communistes au gouvernement, « tournant de la rigueur ») et international (occupation de l’URSS en Afghanistan, état d’urgence en Pologne, crise des missiles Pershing, destruction d’un Boeing 747 par un missile soviétique).

Ainsi, dans L’Express du 16 septembre 1983, Raymond Aron, ancien résistant, journaliste et philosophe refuse de « prendre au sérieux la menace fasciste brandie par la gauche » et proclame à propos de l’élection de Dreux, « la seule internationale de style fasciste dans les années 1980, elle est rouge et non pas brune ».

De son côté, Jacques Chirac déclare que « ceux qui ont fait alliance avec les communistes sont définitivement disqualifiés pour donner des leçons en matière de droit de l’homme et de règles de démocratie. » Il ajoute : « Je n’aurais pas du tout été gêné de voter pour la liste RPR-FN au second tour. Cela n’a aucune espèce d’importance d’avoir quatre pèlerins du FN à Dreux comparé aux quatre ministres communistes au conseil des ministres4 ».

Pour Jean-Claude Gaudin, « les Drouais ne doivent pas se tromper de combat : il faut battre l’adversaire socialo-communiste. »

Bernard Pons déclare de son côté : « Il ne faut pas travestir les résultats : il n’y a pas à Dreux 17 % de partisans de l’extrême droite mais de nombreux habitants de toutes origines politiques et sociales, et qui ont tenu à faire connaître leur réaction. Il faut tenir compte des préoccupations de ces Français-là aussi. »

Pour Michel Poniatowski : « le danger fasciste en France ne vient pas de la droite, il vient de la gauche, dont c’est la vocation de système et de méthode. Il faut donc voter contre les fascistes de gauche. »

Enfin, Alain Juppé déclare, lors d’un dîner-débat à Royan : « La vérité, c’est qu’un simple gouvernement qui accepte en son sein des ministres communistes, solidaires d’une dictature qui asservit les peuples, n’a de leçon de morale à donner à personne. […] Seul l’échec de la coalition socialo-communiste peut permettre d’apaiser les passions et d’engager le redressement national. »

La cogestion municipale entre droite et FN a lieu jusqu’en 1989. Jean-Pierre Stirbois, numéro 2 du FN, est alors adjoint à la sécurité.

 

pp45-46 Dreux : mythes et réalité

En 1982, un Drouais sur cinq est étranger (Dreux compte alors 33 000 habitants). 50 % des jeunes ont au moins un parent immigré, issu du Maghreb et pour la majorité du Maroc. Un fort sentiment « anti-arabe » se développe alors, favorisant la montée du Front National qui fait son entrée en 1983 à la mairie de Dreux, grâce à sa fusion avec la liste RPR de Jean Hieaux. A partir de 1977, Françoise Gaspard, maire de Dreux, par sa personnalité médiatique, fait de sa ville un enjeu politique, la question de l’immigration est au cœur des débats, libérant une parole alors nouvelle sur l’immigration.

Si de nombreux travaux de politistes ont été menés sur Dreux analysant le vote Front national en 1983 et les mécanismes de la rumeur, il n’y a – nouveau paradoxe – guère d’études sociologiques et historiques approfondies (hormis les travaux de Françoise Gaspard elle  même,  Michèle  Tribalat  et  Corinne  Bouchoux).  Ceci  tient  très  certainement  à l’éloignement des centres universitaires majeurs de la région et de l’ancrage de Dreux dans l’orbite de la région parisienne. Beaucoup reste à faire. L’étude exploratoire menée dans l’Eure-et-Loir permet néanmoins de rassembler déjà quelques éléments d’histoire et d’élargir l’observation à une réalité non seulement drouaise mais aussi départementale (Vernouillet).

Ce qui frappe surtout à Dreux, c’est la forte ségrégation spatiale entre le cœur ancien et les quartiers des « plateaux » : le plateau sud-est avec les cités Les Rochelles, Michelet, les Chamards, et le plateau nord-ouest  avec les cités Foch et les Bates. Le plan de la ville laisse clairement deviner l’enclavement des quartiers des plateaux séparés du reste de la ville par la RN12, la voie ferrée et la rocade.

Dans la plupart des esprits, cette concentration et cette ségrégation sont directement associées à un fort taux de  délinquance, devenu un enjeu politique majeur. Si les enquêtes montrent que la délinquance est bien une réalité, celle-ci a pu être plus finement analysée.

Comme le souligne Michèle Tribalat : « Même si le sentiment d’insécurité est une notion complexe, comprenant des éléments subjectifs, il ne peut être déconnecté des faits de délinquance et de leur évolution. La peur de la délinquance varie avec l’évolution de celleci ».  Selon  l’enquête,  seule  la  délinquance  acquisitive  et  destructrice  semble  liée  à  la concentration de populations défavorisées, mais le taux de délinquance globale n’est pas lié à la concentration en population d’origine étrangère. Toujours selon Michèle Tribalat : « Il faut cependant en faire le constat : il y a bien eu hausse de la délinquance : la bataille politique ne doit pas porter exclusivement sur l’énoncé des faits. Ce n’est pas donner raison au Front National que de reconnaître la gravité d’une situation. .. La réalité n’appartient pas au Front National, elle est ».

La  crise  économique  a  été  à  Dreux  particulièrement  spectaculaire  dans  un  tissu industriel sans autonomie. Le chômage a exacerbé les clivages sociaux et ethniques. Dreux dans les années 1980 a connu « un reflux du contrôle social collectif marqué par la désertion de l’espace public et des pressions maffieuses », la « désertion du faire ensemble » (Tribalat, p.235). Certains projets ont alors échoué, comme la tentative de mixité sociale lors de la réhabilitation du quartier des Chamards. Dès 1981, une antenne locale de la « commission Dudebout » pour l’habitat social a été installée dans ce quartier.

Depuis, des initiatives locales ont vu le jour et traduisent avec des ambitions modestes, une capacité de transformation à travers notamment la mise en place de régies de quartiers. Les expériences en matière sociale ne marchent que si elles sont faites avec les habitants. La difficulté venant souvent de leur dite « passivité », laquelle est souvent en réalité l’expression d’une situation de relégation et d’exclusion intériorisée. « Il faut rechercher les modalités de la participation aux projets urbains d’habitants qui n’y sont pas habitués et qui ne disposent pas des moyens culturels habituels, en privilégiant la pratique plutôt que la parole ou l’écrit, l’expression directe plutôt que la médiation, en prévoyant la négociation à toutes les étapes du projet et des éléments de concrétisation rapides même si le projet s’étale dans le temps », (Tribalat, p.95). Aujourd’hui, Dreux reste une ville à forte population immigrée : 18,7 % en 1999, pour une moyenne départementale de 4,6 % et une moyenne nationale de 5,6. Le recensement de 1999 montre, pour la population étrangère, une forte présence marocaine (2542 personnes dont 36,4 % de moins de 20 ans), turque (1089) mais aussi portugaise (639 dont 41 % de plus de 50 ans) pour un total de 5 965 étrangers.

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FN : l’original et la copie

http://www.lyceechaptal.fr/telechargement/Concours_de_la_Resistance_2010/Pour_01-03-2010/Cederom_la_Resistance_en_Lozere/_xml/fiches/17671.htm
( … )

Au cours des mois suivants, les structures de ce mouvement (qui n’a rien à voir avec celui, actuel, qui a usurpé son titre) se mettent en place et il crée son organisation armée, les Francs-tireurs et partisans français (FTPF). En 1943, il fait partie des organisations adhérant au Conseil national de la Résistance (CNR).

En Touraine, un de ses premiers responsables est René Lepape (1). D’autres résistants en assurent ensuite la direction et nombreux sont celles et ceux qui paieront de leur vie leur engagement. Après la Libération, le Front national poursuit une intense activité, et ceci jusqu’en 1948, qui consiste à maintenir l’unité des résistants et à appliquer le programme du CNR. Ses responsables siègent au Comité départemental de Libération (CDL) de Tours, tel André Brohée qui en est le secrétaire général. Il édite un hebdomadaire, Tours National, diffusé à 6000 exemplaires et dont Jean Guillon est longtemps le directeur. Le Front national tourangeau, dont le siège est 12, rue Auguste Comte, puis 37, rue de Boisdenier, à Tours, compte jusqu’à 10.000 adhérents parmi lesquels de nombreux non-communistes. Lors de son premier congrès départemental, le 25 février 1945, les 120 délégués “affirment que l’anéantissement définitif du fascisme par la victoire militaire sur l’armée allemande est la première condition de la Renaissance française […] affirment la nécessité du rétablissement intégral de la légalité républicaine dans la pleine application des principes démocratiques […]” Nombre de réunions, de congrès et de meetings seront organisés ensuite. Ajoutons qu’aux élections municipales d’avril 1945, des listes Front national ont des élus dans plusieurs communes du département.  

(1) Hommage à René LE PAPE fusillé par les nazis le 21 septembre 1942

http://www.sourdaine.org/13_RP.htm  
Fiche de police (Recto)
Fiche de police (Verso)
Fiche de police des services français
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20: Le FN en région Centre entre 1998 et 2001.

Droite, extrême-droite, les amitiés particulières : le livre noir 1998-2001,  Mouvement des jeunes socialistes, 2001, 225p

LA REGION AVANT 1998

Le maire UDF-DL de Lutz-en-Dunois, Maurice Dousset, préside la Région de 1992 à 1998 à la tête d’une majorité de 35 élus (16 UDF, 17 RPR, 2 DVD), la gauche ne disposant que de 30 sièges (8 PC, 16 PS, 2 PRG, 4 Verts), et le FN de 11 élus. C’est Renaud Donnedieu de Vabres (UDF) et non Maurice Dousset qui mène la coalition RPR-UDF pendant la campagne des élections régionales de 1998.

LES ELECTIONS REGIONALES DE MARS 1998

Composition du Conseil : 1 LO, 33 Gauche plurielle (9 PCF, 20 PS, 1 PRG, 3 Verts), 1 CPNT, 28 RPR-UDF (14 UDF, 14 RPR), 1 DVD, 13 FN.

Face aux seuls résistants que sont Renaud Donnedieu de Vabres et François Bordry(UDF), la droite décide de passer alliance avec le FN. Le candidat à la présidence ne peut se trouver que parmi les quatre ” ambassadeurs ” auprès du FN : Annick Courtat (Loiret) et Michel Marchais (Indre-et-Loire) pour le RPR, tête de liste dans leurs départements respectifs, Alain Tanton (Cher) et Bernard Harang (Loiret) pour l’UDF, sans oublier l’UDF-Force Démocrate Marie-Thérèse Allain (Loiret). Patrick Serpeau, dissident RPR, parle d’un simple ” accord interne de fonctionnement avec le FN pour éviter que cette région ne passe à gauche ” (Le Monde, le 20 mars 1998). Au lendemain du 15 mars, seuls deux conseillers de droite refusent les voix du FN : Renaud Donnedieu de Vabres UDF et François Bordry UDF-FD. Le premier refuse toute compromission avec un parti ” xénophobe “. Bordry ” manifestera même dans les rues de Tours avec le Parti communiste ” (Le Figaro, le 6 avril 1998).

L’ELECTION DU PRESIDENT DE REGION

Premier acte, le 20 mars, Michel Sapin (trente trois voix) est battu par Bernard Harang qui, s’il ne fait pas le plein des voix de son camp (sept RPR et UDF refusent de voter pour lui), gagne grâce à l’appui du FN (treize élus).

Cinq mille personnes manifestent dans les rues d’Orléans le 25 mars pour demander sa démission. Suspendu de l’UDF, il démissionne le 27 mars. Dans l’incapacité de faire élire son exécutif, Bernard Harang se trouve confronté à une situation politique intenable. Plein d’amertume et ne regrettant pas son alliance avec l’extrême droite, c’est contraint et forcé que Bernard Harang se retire : ” J’entends déjà les commentaires sur la victoire de la démocratie contre une tentative de coup de force. La vérité est toute contraire, tristement contraire, et le prêt à penser n’y changera rien “. Marie-France Stirbois (FN) ” il a voulu garder la région à la droite. Nous étions sans grande exigence, nous ne demandions pas de vice-présidence. Avoir une présidence de commission, celle de la formation par exemple, cela nous paraissait logique, mais nous n’en sommes même pas venus jusqu’à cela “.

Voici la liste des élus de droite qui ont mêlé leurs voix à celles du FN pour faire élire Harang, ou qui ont laissé faire : André Advenier, Marie-Thérèse Allain, Marc Andrieu, Monique Bevière, Claude Chanal, Colette Chauvigne Bourlaud, Jean-Jacques Descamps, Jean-Pierre Door, Colette Girard, Daniel Gueret, Jean-Louis Hay, Michel Hubault, Paul Martinet, Joel Pelicot, Barbara Romieux, Guy Vasseur, Alain Venot, Philippe Vigier.

Deuxième acte, le 6 avril. Lors des trois tours, Michel Sapin fait le plein des voix de gauche (trente trois). La droite affiche sa désunion dès le deuxième tour : les quatorze élus RPR votent pour leur président, Guy Vasselage, non-candidat, et quatre conseillers DL sur les quatorze UDF dont Bernard Harang, ne prennent pas part au vote. Jean Verdon (FN) se présente au deux tours : ” La droite RPR-UDF n’ayant plus le courage de présenter un candidat, je le suis au nom des 55% de Français qui ont voté pour que cette région retourne à droite ” (AFP). Michel Sapin, finalement élu au troisième tour, quitte rapidement l’hémicycle sous les insultes et les injures d’un public essentiellement composé de militants de droite : ” socialiste fasciste “.

La veille de l’élection régionale, Yves Fromion, député RPR du Cher, Etienne de Saporta, candidat UDF aux cantonales et le comte Jean d’Ogny, dirigeant monarchiste FN du Cher se retrouvent chez le marquis de Maupas pour un ” cocktail amical dans leur château ” (Le Monde, le 9 juin 1998). ” Tous nos amis disent qu’il faut une droite plurielle, assure Mme de Maupas. Et ici, le Front National fait moins peur que le communisme. Ce ne sont pas des pestiférés, n’est-ce pas ? “.

Fromion a reçu, le mardi suivant l’élection, Marie-France Stirbois et Jean Verdon, délégués par le FN pour négocier avec la droite l’élection du président de la région Centre. Quatre autres ” ambassadeurs ” – Annick Courtat et Michel Marchais pour le RPR, Alain Tanton et Bernard Harang pour l’UDF – envisagent ensuite avec M.Verdon un ” accord interne de fonctionnement pour que la Région ne passe pas à la gauche “. ” Tout le monde nous disait : la droite est majoritaire. Et nous, nous connaissions ces types, que l’on disait fascistes et nazis, depuis deux mandats à la région. Quand il a fallu les rencontrer, nous n’avons pas vu où était le problème ” affirme Marie-Thérèse Allain, conseillère régional UDF et soutien de Harang.

Le FN est fortement implanté dans la région, ” populaire et musclé dans les environs de Dreux, notabilisé et policé au cœur de la Touraine “. ” En province, le FN fait moins peur parce qu’on le pratique ” résume André Merlin, gouverneur du Rotary Club dans la région. ” Cela fait douze ans que l’on discute avec le FN à la région, renchérit Yves Fromion. Tous les mois, après la réunion de la commission permanente au conseil régional, nous déjeunions tous ensemble dans une ambiance de parfaite convivialité “. L’ancien maire d’Orléans, Jacques Douffiagues, autrefois membre de ” la bande à Léo ” écrit à Harang : ” Ton choix était le bon, quoi qu’en disent les bien-pensants “. Jean-Jacques Descamps, partisan jusqu’au bout de ” conserver la région à la droite ” affirme : ” Nos électeurs se disent que si on n’ose pas accepter les voix du Front National, c’est qu’on cédera toujours aux médias et à la gauche, et qu’on n’osera pas dire ce qu’on pense et faire ce qu’on dit “.

Bernard Harang lui-même explique : ” Le FN est raciste et xénophobe. Mais on est d’accord sur l’immigration, sur la sécurité et sur la famille. Ce qu’à fait Millon est une des voies de la recomposition “.

IL S’EST EXPRIME DANS MINUTE
Renaud Donnedieu de Vabres, député UDF d’Indre-et-Loire, le 22 novembre 2000.
ILS SE SONT EXPRIMES DANS L’HEBDO DU QUOTIDIEN

Maurice Leroy, député UDF du Loir-et-Cher, le 15 mars 2000.

Gérard Hamel, député RPR d’Eure-et-Loir, et maire de Dreux, le 10 mai 2000 : ” Je suis opposé au droit de vote des immigrés aux élections municipales. ( … ) Il n’y a pas de problèmes d’immigrés ou de rejet des étrangers mais de là à leur donner la possibilité de décider de notre sort, même sur le plan local, personnellement je n’ai pas franchi cette étape. ( … ) Je ne m’appuie pas sur la couleur de peau ou l’origine, mais sur la nationalité. “

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19: Les émissions de Polemix et La Voix Off sur la seconde guerre mondiale en Touraine

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18: Presse militante en Touraine : quand Le Nouveau Ligérien parlait d’IVG

Le site La Rotative s’est construit et nourri des expériences passées et actuelles. En Indre-et-Loire, différents journaux militants ont vu le jour puis se sont éteints, relayant les actions de transformation sociale et les réflexions de leurs contemporains.

Il nous est apparu sympa de faire un focus sur ces journaux, voir quelles aspirations avaient leurs créateurs, quels sujets y étaient traités. Enfin, si possible, nous tenterons de mettre les réflexions et questionnements menés en perspective avec ceux d’aujourd’hui. Régulièrement, des articles ou anecdotes de ces journaux seront présentés sous plusieurs formes afin de tenter de faire ressortir l’esprit qui animait ces journaux.

Pour ce premier épisode, on vous propose un article du Nouveau Ligérien sur les groupes anti-IVG.

  La suite sur La Rotative.
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15: 6 février 2014 : Antifascism is Anticapitalism, Antisexism, Antiracism

L’extrême droite connaît aujourd’hui un regain d’activité. A Tours, comme ailleurs en France, comme dans de nombreux pays d’Europe, néofascistes et réactionnaires cherchent à occuper la rue, les médias et les esprits, distillant leur haine de toute différence et leur mépris des idéaux de liberté et d’égalité. Et nous,  qu’est-ce qu’on attend pour riposter ?

Ça s’en va et ça revient… comme une vague réactionnaire

Ce 6 février 2014 marque le 80ème anniversaire d’une émeute d’extrême droite, menée par 30 000 membres des ligues fascistes et monarchistes contre un gouvernement de centre-gauche. Comme en écho, fin janvier 2014 20 000 fachos ont investi la rue parisienne le temps d’un « jour de colère » qui leur a permis de déverser publiquement leur haine, en vrac, des femmes, des juifs, des étrangers, des homosexuels, et bien sûr de tout mouvement progressiste, avant de défouler leurs frustrations sur les forces de l’ordre qu’ils sont pourtant les premiers à applaudir à chaque bavure policière.

Evidemment, 2014 n’est pas 1934.

La société a changé – personne d’origine maghrébine ou africaine dans les rangs des fascistes de 1934… Le système économique a évolué – avec la mondialisation du capitalisme,  les délocalisations, le chômage de masse qui favorise l’individualisme et entrave les luttes collectives. Et il n’existe plus de régimes officiellement fascistes – juste autoritaires de droite, comme la Russie de Poutine ou l’Iran des ayatollahs, nouveaux modèles et partenaires de nos fascisants contemporains.

Et pourtant, il existe quelques analogies troublantes. A chaque fois, une crise économique, provoquée par le capitalisme, entraîne une crise sociale si profonde que les repères sociopolitiques habituels semblent dépassés. La gauche est atone,  divisée, enfermée dans ses querelles d’appareils et hésitante sur ses perspectives. La droite, incapable  de reconnaître la réalité de la crise capitaliste,  est plus vide que jamais. Conséquence, elle se met à la remorque de l’extrême droite, dont elle  « comprend » et « excuse » les violences et les paroles de haine, quand elle ne les justifie pas au nom des rares changements sociaux acquis de haute lutte par les mouvements progressistes – comme, aujourd’hui, la remise en question des stéréotypes et des inégalités de genre concernant le mariage ou l’éducation des enfants.

L’extrême droite, ou la restauration de tous les privilèges

Comme toujours, l’extrême droite défend les privilèges et les hiérarchies sociales contre tout changement égalitaire. D’où leur refus de l’égalité des droits, qu’incarne leur mobilisation actuelle contre toute remise en cause des hiérarchies et des normes de genre (contre le mariage des homosexuels, contre le droit à l’IVG, contre l’apprentissage de l’esprit critique envers les stéréotypes sexuels, etc.). D’où aussi leur rejet de tout contrôle public sur l’économie, camouflé en pseudo « fronde fiscale » et en défense des « petits entrepreneurs », avec le noyautage des « bonnets rouges » qui fait le jeu des groupes de pression patronaux. Comme toujours, le développement de l’extrême droite mène à la multiplication des violences. Violence verbale (homophobie de la Manif pour tous, antisémitisme de Dieudonné, islamophobie des Identitaires et du FN), violence symbolique (prières de rue intégristes, dégradations de locaux), mais aussi violence physique, en manifestations ou lors d’attaques de leurs opposants – jusqu’à assassiner un jeune militant étudiant en juin 2013. A Tours, notre centre ville est le terrain de jeu des néofascistes, qui grâce à la complaisance de la police multiplient les provocations racistes et antisémites, ainsi que les agressions contre des militants progressistes ou contre de simples quidams dont la tête ou le look ne leur revient pas.

By any means necessary

Face à cette situation, il est nécessaire que la lutte antifasciste s’organise et mobilise l’ensemble des forces progressistes déterminées à enrayer la montée de l’extrême droite et ses instrumentalisations politiciennes par les partisans du statu quo. L’histoire a amplement démontré que se voiler la face ou composer avec l’extrême droite, c’est faire son jeu et favoriser sa progression. Seule une opposition franche et déterminée est susceptible d’endiguer et de refouler la vague fascisante – qu’elle soit bleu marine ou brune. La lutte antifasciste ne se réduit pas à contrer les actions ou les militants d’extrême droite, par l’occupation de la rue, la confrontation frontale ou la diffusion d’informations. C’est aussi et surtout détruire les conditions sociales, économiques, culturelles, politiques qui lui permettent d’exister et de se développer. C’est lutter contre l’économie capitaliste, qui, avec son cortège de chômage, d’inégalités et d’injustices, divise une population aux abois et monte les uns contre les autres dans une course absurde à la réussite qui détruit nos vies en même temps que la planète. C’est lutter contre les normes sociales, sexuelles ou ethniques inégalitaires, qui exposent les minorités à la discrimination et à l’exclusion face au travail, au logement, ou dans tout autre secteur de leur existence. C’est lutter contre les abus d’autorité et les dénis de démocratie, en rappelant aux institutions publiques que le véritable pouvoir, que le seul pouvoir légitime, c’est celui du peuple, qui doit s’exercer dans l’intérêt et selon la volonté du peuple.

La lutte antifasciste est l’affaire de tous et de toutes.

Elle se mène partout : au quotidien, dans la confrontation avec l’extrême droite, mais surtout dans les luttes sociales, et par les luttes sociales. Parce qu’il exige de transformer la société et de détruire les racines sociales, économiques et culturelles qui font le lit de la xénophobie et de l’autoritarisme, l’antifascisme est un combat solidaire de tous les combats menés pour faire avancer la liberté et l’égalité.

Pas de quartiers pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers ! Pour la liberté et l’égalité de tous et toutes !

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5: Formation : La montée de l’extrême-droite et ses dangers pour les salariés

Formation commune à SOLIDAIRES / CGT / FSU 27 et 28 novembre prochain (salle C, à la Camusière (Maison des syndicats), St Avertin).

Se renseigner auprès de SOLIDAIRES 37, CGT 37 ou FSU 37 pour les modalités.

Programme de la formation :

Mercredi 27 novembre 2013  :

De 9h30 à 12H,

intervention de l’institut d’histoire sociale de la CGT 37 (sur la situation dans les années 50 et les luttes anti-fascistes dans les entreprises).

De 14h à 17 H, projection du film “mains Brunes sur la ville” Débat avec Bernard Richard (un des 2 réalisateurs).

Jeudi 28 novembre 2013  :

De 9h30 à 12H et de 14H à 17H : Intervention des syndicalistes de VISA (historique et actualité de l’extrême-droite, décryptage du programme économique du FN, comment combattre le FN et l’extrème-droite).

Les repas se prendront sur place et seront payés par nos unions départementales.

Depuis quelques temps, à Tours comme ailleurs en France, nous constatons une montée de l’extrême droite et de ses idées. Nous subissons une banalisation des idées racistes, de l’homophobie, du sexisme… Nos télés et journaux sont envahies de discours haineux. Des gens se font agresser, défigurer, parfois même tuer, pour leur couleur de peau, leurs idées politiques. Cela nous donne une idée de ce à quoi ressemblerait notre société si l’extrême droite prenait le pouvoir. Face à cela, nous ne pouvons rester sans réagir. Nous devons nous former et nous armer pour savoir comment combattre ces idées.

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